Prendre sa juste place . Agefi Indices, Déc. 2019

Leadership: prendre sa juste place.
Le leadership, ce n’est pas tirer son équipe. C’est prendre sa juste place, et faire en sorte que les autres prennent la leur, pour réussir ensemble.
Cette notion est l'une des plus importantes dans le leadership. Cet article vous explique en quoi et pourquoi.
Article AGEFI - Décembre 2019 - Daniel Held
Le leadership, ce n’est pas tirer son équipe. C’est prendre sa juste place, et faire en sorte que les autres prennent la leur, pour réussir ensemble.

Tel qu’il est généralement conçu, le leadership est souvent perçu comme synonyme d’une posture dominante, où l’on est aux commandes, où l’on tire ses équipes en avant, où les autres savent ce qui est attendu et qui est le patron. Cette posture induit le respect, la discipline et souvent de la loyauté (subie).  Elle convient aux activités dans lesquelles il s’agit de délivrer des prestations standard de manière excellente. En effet, dans ces cas-là, on n’attend guère de la part des équipes une initiative qui influencerait le contenu de la prestation. A l’inverse, lorsqu’il s’agit de développer des solutions nouvelles, conquérir des marchés ou transformer un processus, le leader sait capitaliser sur les talents et sur l’intelligence collective.

Le leadership à appliquer varie donc selon les enjeux et le business. Si dans pour délivrer des prestations standard, un style directif peut convenir, dans les autres cas, le leadership devrait être source d’orientations (donner du sens, poser les attentes) et d’énergie (mobiliser les équipes) et viser le Réussir ensemble.

Pour cela, il s’agit donc de prendre sa juste place, au sens propre comme au sens figuré. Prendre sa (juste) place, c’est assumer pleinement son rôle au service du projet commun, sans prendre celle de l’autre. C’est savoir dire « JE », mais un « JE » qui signifie : « J’ai confiance en votre talent, voilà ce que j’attends de vous et ce à quoi je m’engage pour réussir ». Ce « JE », c’est celui qui s’engage et prend ses responsabilités pour la réussite de l’autre et du projet. C’est aussi ce « JE » qui amène l’autre à s’engager pleinement pour faire sa part du travail, en étant responsable à 100% de son action. L’art du leadership, ce n’est pas d’imposer les choses, mais de donner envie à l’autre de s’impliquer pour atteindre les résultats, parce que ceux-ci font sens et qu’ils apparaissent comme stimulants. L’autre doit donc lui aussi prendre sa juste place, celle qui consiste à assumer à 100% les responsabilités confiées, avec plaisir, en faisant preuve d’initiative, en amenant de l’innovation ou des améliorations, en se positionnant comme le leader par rapport à son équipe et à ses partenaires. Il est invité à porter le projet commun et à lui aussi dire « JE », par rapport à ses parties prenantes, pour prendre sa place et exprimer l’importance accordée au projet et à sa réussite en tant que performance collective.

On appelle aussi cette posture un leadership au centre, où la responsabilité est confiée aux acteurs en contact direct avec les clients et les équipes et où le leader est avant tout une source d’énergie et d’orientations, pour réussir ensemble, en ayant su lâcher-prise sur le besoin de faire, de faire faire et d’être reconnu.

Prendre sa juste place présuppose de dépasser l’un ou l’autre des obstacles que nous rencontrons très souvent chez les dirigeants que nous accompagnons :
-    celui de prendre beaucoup (trop) de place (mais pas sa juste place), par peur de la laisser à l’autre et de perdre la maîtrise, notamment en parlant trop, en s’imposant trop, en influençant trop ou en prenant sur soi les problèmes des autres ;
-    celui d’avoir peur de prendre sa place et de dire « JE », pour ne pas passer pour présomptueux, égocentrique, ambitieux, ou pour ne pas risquer de blesser ou de faire mal à l’autre.

Or, que ce soit dans un cas ou dans l’autre, lorsqu’on ne sait pas prendre sa juste place, le Réussir ensemble est en danger, parce qu’on ne mobilise pas le talent et l’énergie de l’autre. Le travail se fera peut-être, mais sans mise en puissance, donc avec une forte sous-utilisation du potentiel disponible, avec le risque aussi de générer des tensions, de la frustration et de l’épuisement.

Les leaders impactants et reconnus ont cette capacité : savoir mobiliser, mettre en puissance et en mouvement, sans avoir à s’imposer et à occuper toute la place.

Prendre sa juste place n’est pas une notion facile à mettre en oeuvre, mais ceux qui ont réussi à le faire ont pu observer une augmentation significative de leur impact, de la responsabilisation, de l’engagement  et du plaisir au travail. Ils ont aussi vu qu’ils dégageaient ainsi le temps nécessaire pour penser l’avenir et assurer le développement de leurs activités et de leur organisation. Nous ne pouvons donc que recommander aux autres d’expérimenter ce que prendre sa juste place signifie réellement. Et, avec la bonne approche, c’est à la portée de tous ceux qui le désirent vraiment.


Télécharger l'article Prendre sa juste place


Daniel Held • 30 novembre 2019
par Daniel Held 13 septembre 2020
Rendre visible l’invisible est le but premier des sciences humaines, mais la vérité fait souvent peur. Pourquoi ? De tout temps, la société a cherché à identifier les personnes les plus à même de remplir des missions et de s’inscrire dans un système social donné. Cela s’est fait longtemps sur la base de la seule observation humaine, avec son lot de jugements erronés. (...). L’émergence des sciences a rendu possible l’objectivation de certains phénomènes, donc de rendre visible ce qui ne l’est pas à première vue. Quelles sont les approches pertinentes, par rapport à celles qui sont des écrans de fumée? Et pourquoi les approches pertinentes ne sont-elles pas encore généralisées? C'est ce à quoi nous tentons de répondre dans l'article de ce mois.
par Daniel Held 13 août 2020
Deux demi-journées pour expérimenter comment le cheval rend visible l'invisible, et permet à chacun d'entre nous de progresser dans son impact leadership - l'enjeu essentiel en ces temps de transformation. L'équicoaching a démontré, durant les 20 dernières années, son extraordinaire puissance pour transformer des leaders, leur impact et leur vie, vers plus d'authenticité, de fluidité, de résultats et de plaisir. Peu de théorie, beaucoup d'expérimentation. Vous n'avez pas suivi un cours; vous êtes mieux dans votre peau et abtenez de meilleurs résultats avec moins d'efforts. Vous doutez? Alors rejoignez-nous lors de l'une des sessions, ou contactez-vous pour en parler. info@piman.ch - +41 21 791 61 77
par Daniel Held 29 juin 2020
De nombreux facteurs déterminent l’ADN d’une organisation. S’il fallait utiliser un seul critère pour séparer le monde professionnel en deux catégories, ce serait le suivant : la valeur créée est-elle en priorité le résultat d’un Processus très structuré, ou dépend-elle de la capacité des équipes à créer de la valeur unique pour chaque projet/contrat (People) ? Cette différence n’est pas liée au secteur d’activité. Nous trouvons en effet des entreprises industrielles dont l’âme reste centrée sur le savoir-faire des individus (ex. parfums, projets immobiliers ou machines sur mesure) comme nous trouvons des entreprises de services qui peuvent être orientées processus (p.ex. assurances, impôts, commerce de détail, logistique).
Plus de posts
Share by: